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Yv

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Je lis, je lis, je lis, depuis longtemps. De tout, mais essentiellement des romans. Pas très original, mais peu de lectures "médiatiques". Mon vrai plaisir est de découvrir des auteurs et/ou des éditeurs peu connus et qui valent le coup.

20,00
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11 janvier 2017

Philippe Vourch m'avait déjà charmé avec Les genoux écorchés. Il récidive avec ce récit de la pré-adolescence et de la confrontation avec le monde des adultes jusqu'ici un peu éloigné des préoccupations de Quentin. C'est Quentin devenu adulte qui raconte cette année de sa vie, dans les images qu'il évoque, on sent une enfance dans les années d'avant les technologies actuelles qui briment les inventions et créations d'activités entre copains. Courses et balades à vélo, après-midis à la plage, concours de plongée, de vitesse, surtout pas de fille, sauf Framboise, une des gens du voyage installés dans un terrain abandonné et avec qui les gars passent du temps allongés sur une carcasse de voiture à rêver et raconter des histoires (les quatre garçons qui aimeraient bien voir les seins de Framboise, étonnamment développés à douze ans). Aussi lorsque Lilly débarque et que Quentin veut passer du temps avec elle, Alban,Yan et surtout Anton ne sont pas ravis. Ils s'éloignent. La vie de Quentin bascule alors dans le monde des adultes entre la maladie de Lilly, la perte de l'amitié de ses copains, ses parents qui s'engueulent -il est question de chômage, d'alcool.

Philippe Vourch a le talent de ne pas infantiliser son texte puisque Quentin se raconte des années après, l'écueil de la facilité et des grosses ficelles du roman du point de vue de l'enfant est donc évité. C'est avec beaucoup d'humour, de tendresse, d'amour, d'émotion et de drôlerie que le romancier parle d'enfance. Beaucoup de pudeur également même s'il va au plus court, sans artifice, sa langue est directe et n'use pas d'images abstruses ou de tournures de style absconses pour parler des sentiments et de la difficulté à les exprimer -sans doute plus pour nous les garçons. Il y a le père trop absent mais à la présence rassurante et fortifiante, la mère sur qui Quentin est sûr de pouvoir compter, le vieux et la vieille (Jean et Janine) qu'il apprend à connaître : le bougon au grand cœur et la bonté incarnée, et Lilly avec qui il ne sait pas toujours comment se comporter : doit-il l'embrasser ? doit-il lui dire qui'il l'aime ? ... "Le lien qui s'est créé entre Lilly et moi est délicat, aussi délicat qu'un piaf encore aveugle, à peine sorti de sa coquille, qui tente de redresser une tête trop lourde. Je le considère fragile et précieux, et j'aimerais le cacher au fond de mes poches." (p.97/98) Des enfants touchants, des adultes qui essaient d'être au niveau de leurs fonctions parentales, mais ce n'est pas toujours aisé. L'amitié entre les quatre garçons est forte, mais résistera-t-elle à un amour naissant prometteur ?

Un très beau texte qui saura toucher les plus durs d'entre nous et faire naître une ou plusieurs larmes aux plus émotifs et sensibles. Mais pour autant, il n'est pas triste et/ou plombant, au contraire c'est une très belle chronique de l'enfance délicieusement racontée avec tout ce que j'ai dit plus haut du talent de l'auteur, toujours juste.

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11 janvier 2017

Revoilà le GIE que j'avais rencontré dans sa première enquête, Dans l'ombre du jaguar, composé de Katherine Krall entomologiste, Jim Henderson ancien des forces spéciales reconverti dans l'écologie et Jivajos chaman amazonien rencontré lors du premier tome. Tout cela sous la coupe du Prince de Monaco. De nouveau, ils seront en lutte avec des hommes puissants prêts à tout pour arriver à leurs fins. De nouveau, ils lutteront contre des intérêts pharmaceutiques internationaux et les appétits gargantuesques des pays pour les richesses soupçonnées ou avérées du sous-sol groenlandais. Très belle enquête au froid avec des descriptions des lieux et des gens qui y habitent. Décrire le blanc, la neige, la glace et le froid n'est pas un art aisé, mais les deux auteurs y parviennent sans mal ; le fait que les décors sont plus monochromes que lorsque le GIE était en Amazonie allège considérablement mes réserves du premier tome. Presque plus, à part une certaine mollesse au mitan du roman avant une reprise attendue et qui tient toutes ses promesses en un final haletant.

Je me suis régalé, même si je dois admettre une déception cruelle : dans mon premier billet j'avais créé une certaine intimité avec le Prince de Monaco allant même jusqu'à l'inviter et l'appeler Albert... Mais adieu Albert et bonjour Jean-Charles, car le Prince de Monaco du roman se prénomme Jean-Charles -tant qu'à changer, j'aurais pris un petit nom plus sexy, tiens Yves par exemple- et il est né en 1971. Rien à voir avec Albert. Tant pis, adieu mon invitation et mon futur séjour tous frais payés à Monaco -oui, j'avais aussi demandé ça, on ne sait jamais...

Trêve de plaisanterie -quoique...-, revenons au roman : tous les ingrédients sont là pour faire plaisir au lecteur : aventure, action, amour -et ce crétin de Jean-Charles qui préfère une journaliste allemande à Katherine, non mais-, plongée dans un monde blanc, silencieux et beau, chamanisme -un brin d'irréalité ou de sur-réalité donc-, trahisons, secrets, rebondissements, jeux politiques, géo-politiques, intérêts stratégiques, gros sous, recherches scientifiques, écologie, enjeux pour la vie sur et de la planète, ... et j'en passe. Tout cela en 300 pages fort rythmées en courts chapitres et en une langue classique et accessible forme un roman populaire qui pourrait séduire quantité de lecteurs. Les personnages principaux sont un peu prévisibles mais ils nous font visiter et connaître des contrées dont on parle peu et nous obligent à nous poser des questions sur le sens de la vie, sur la course au progrès et à la jeunesse si ce n'est éternelle au moins de plus en plus longue. Ils se structurent peu à peu au fil des deux romans et je ne doute pas qu'ils reviendront pour de nouvelles aventures encore plus forts et plus construits. Je les retrouverai bien volontiers, ça me consolera de ma désillusion de ne pas rencontrer Albert -mais sait-on jamais, ...

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11 janvier 2017

Pas mal du tout cette BD-polar. Ambiance nocturne parisienne. Pas forcément le trait du dessin dont je suis le plus amateur, mais l'ensemble fonctionne très bien et l'on se prend très vite à l'intrigue grâce à la qualité du scénario. Pas beaucoup d'humour. Freddy est un mec très susceptible, énervé et révolté qui ne supporte pas qu'on puisse le frôler et qui voudrait sortir Larna de sa condition de prostituée, mais la somme demandée par son souteneur est conséquente. Il va rencontrer M. Zhu, sorte de Zorro chinois et sa nuit ne ressemblera à aucune autre. Personnages-archétypes bien dessinés et écrits, on n'a pas de surprise, surtout pas de mauvaise. Il faut dans ce genre de littérature des personnages qu'on reconnaisse du premier coup d'oeil ou dès les premières phrases. Une variation intéressante du thème de la transmission sur fond de trahison, d'exploitation des faibles par les forts. Les personnages varient au cours de l'ouvrage, jamais tout bons ou tout mauvais. On ressent aussi ce quartier de Belleville que pourtant je ne connais pas -une prochaine virée à Paris et je visite.

A noter que cette BD est d'abord parue en deux tomes, Avant minuit et Après minuit (en 2010 et 2011) rassemblés ici en un seul livre et deux parties qui portent les noms de chacun des tomes.

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23 décembre 2016

Un polar qui met en avant la protection de la nature et des sociétés ne pouvait que m'intéresser. Mais bien sûr, taquin comme je suis, j'ai repéré quelques incohérences. Si Katherine Krall et Jim Henderson veulent protéger les cultures des peuples et la nature dans laquelle ils vivent, ils n'hésitent pas pour ce faire à user des moyens les plus coûteux et surtout les plus polluants : jets privés, avions de ligne, hélicoptères, 4x4, ... Ils sillonnent la planète de long en large et en travers, de l'Amazonie à Monaco, en passant par l'Irlande et New York, ... le bilan carbone de leur aventure est catastrophique et s'il ne tue pas directement les Waimiri, il n'aide pas à leur bien vivre.

Mais fini de chipoter et parlons du roman lui-même. S'il n'évite pas des longueurs, des détails inutiles, des répétitions, comme si les auteurs voulaient nous décrire par le menu tous les faits et gestes de leurs personnages, il est bourré d'informations sur les diverses contrées visitées, parfois au risque d'être bavard et de perdre le lecteur qui ne retiendra pas tout (évidemment, je parle pour moi, un lecteur plus averti et avec meilleure mémoire retiendra peut-être l'avalanche d'informations). On peut avoir l'impression par moment que les romanciers veulent absolument recaser soit leur savoir personnel soit la somme de leur documentation -eh bien oui, tant de travail, ça mérite d'être su. Non pas que ce soit inintéressant, mais comme je l'écrivais plus haut, c'est un peu "too much". Passées ces réserves, c'est un roman d'aventures mouvementé, tonique, actuel, qui reprend à son compte les codes du genre. Les personnages sont sympathiques, assez complexes pour avoir eu d'autres vies avant de se mettre à défendre la planète (notamment Jim, ancien mercenaire, militaire, ...). Dans leur lutte, ils se révèleront, se lieront d'amitié avec le fils de Yaméo, le chaman, Jivajos, lui-même chaman qui pourrait bien devenir un personnage récurrent (mais je n'en dis pas plus... suspense). Le jaguar est aussi très présent, animal totem de Yaméo et Jivajos, celui qui se montre dans leurs rêves et dans ceux de Katherine lorsqu'il veut les alerter sur un danger, ce polar laisse donc une belle part aux croyances chamaniques à une dose de ce qu'on pourrait appeler d'irréalité, bien vue, elle donne plus de force encore en ancrant davantage le roman dans la jungle amazonienne et la vie des peuples autochtones.

On croise même le Prince de Monaco dans un second rôle déterminant ; c'est gonflé de placer dans une fiction d'aventures un personnage réel et vivant ; certes, il est du bon côté et éminemment sympathique, tout bon pour son image. De fait, il l'est peut-être en vrai, je ne peux pas dire le contraire, il n'a pas l'honneur de me connaître (ou l'inverse peut-être ?), mais s'il veut venir à la maison, ma porte lui est ouverte (ou l'inverse peut-être là-aussi ? Bien sûr, volontiers, merci Albert -vous permettez que je vous appelle Albert, je ne suis pas très à l'aise avec les titres et tous les tralalas princiers ?- ; euh, vous prenez en charge les billets d'avion ? Et si c'est pas trop demander, un petit coup de pouce pour mon blog à Monaco, c'est possible ?).

Toujours est-il que l'ensemble se lit bien et vite parce qu'on est accroché du début à la fin. Rebondissements, morts, tortures -quelques lignes un peu dures, mais rien de rédhibitoire. Un polar qui a reçu le Prix Géo 2012 du voyage extraordinaire et qui est réédité chez Odin dans une version enrichie. Une suite est écrite et sortie depuis novembre 2016, mais ça, je vous en parlerai l'an prochain...

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23 décembre 2016

29 mai 1985, les supporters arrivent de toute l'Europe à Bruxelles, pour assister à la finale de la coupe d'Europe des champions entre Liverpool et la Juventus de Turin qui se jouera au stade du Heysel. Jeff et Tonino de France, Geoff et ses frères de Grande-Bretagne, Tana et Francesco d'Italie, Gabriel et Virginie les locaux. Ce soir-là, les hooligans feront tragiquement parler d'eux. Leur folie entraînera bousculades et bagarres, avec beaucoup de morts et blessés pour conclusion. Le match se jouera quand même, pour calmer les esprits.


On m'a dit et on dit en général beaucoup de bien de Laurent Mauvignier que je découvre avec ce titre qui, le moins que je puisse dire à son propos est qu'il ne m'a pas du tout convaincu. Si le contexte n'est pas ma tasse de thé, et non, je n'aime pas le foot -c'est un euphémisme-, je pensais que comme ce sport -bien qu'à cette échelle, il faille parler de business- n'étant justement que le contexte, tout ce qu'il y avait autour du drame de ce soir de finale, la montée de la tension, les personnages qui devaient évoluer pendant tout le roman, tout cela pensais-je donc devait me plaire. Las, je m'y ennuie dès le départ, et pourtant il n'y est pas encore beaucoup question de football. De fait, ce roman s'embourbe dans une tonne de détails. Laurent Mauvignier écrit bien, je ne le conteste pas, il a d'ailleurs tout pour me plaire à ce niveau, simplicité, phrases courtes, directes, mais justement, là il ne va pas au plus court. Il détaille, se perd dans des apartés longs, des descriptions qui ne me semblent pas utiles, ratant ainsi la vraie profondeur de ses personnages même s'il la frôle, la touche du doigt, la voilà délayée dans du fade, du mou ; son roman perd en densité. Lorsqu'il m'aurait plu de lire un roman court, serré, vif et âpre, il en fait un long texte avec des propos qui ne lui apportent rien si ce n'est de la lenteur et du délayage. A mon goût et mon humble avis de lecteur, le roman aurait eu plus de puissance en étant plus court.