- EAN13
- 9782072495670
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 18/07/2013
- Collection
- À la recherche du temps perdu
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
À la recherche du temps perdu I - Du côté de chez Swann (édition enrichie)
Marcel Proust
Gallimard
À la recherche du temps perdu
Autre version disponible
-
Papier - Folio 8,90
Edition enrichie de Antoine Compagnon comportant une préface et un dossier sur
le roman. Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui
du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce
jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire
bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans
son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait
rien rappelé avant que je n'y eusse goûté... Mais, quand d'un passé ancien
rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses,
seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes,
plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à
se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter
sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du
souvenir.
le roman. Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui
du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce
jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire
bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans
son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait
rien rappelé avant que je n'y eusse goûté... Mais, quand d'un passé ancien
rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses,
seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes,
plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à
se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter
sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du
souvenir.
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