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    24 avril 2013

    Dans la nuit du 13 au 14 novembre 1983, un jeune touriste algérien est insulté, violenté, poignardé et jeté hors du train reliant Bordeaux à Vintimille par trois postulants à la Légion Etrangère, plus ou moins éméchés. Alerté par un contrôleur, la police intervient et arrête les coupables qui seront jugés et condamnés. A part ça tout va bien, l'honneur est sauf pour la SNCF qui n'accusera qu'un retard de 12 minutes sur sa ligne et pour la Légion dont l'officier chargé de convoyer les nouvelles recrues dormait comme un innocent pendant le drame. Trente ans après les faits, Jean-baptiste HARANG revient sur cette affaire qu'il avait couvert à l'époque pour le journal Libération.

    Le parti pris ici est de livrer les faits sans fioritures dans un souci de totale objectivité. Qui était la victime? Ses tortionnaires? Comment ont-il passé les quelques heures avant le drame? Que s'est-il passé minute par minute dans ce train? Voilà les questions auxquelles HARANG tente de répondre.
    Puis viennent les interrogations naturelles mais dont les réponses restent à l'appréciation des protagonistes : Pourquoi ce crime? Besoin de se défouler avant d'intégrer les rangs de l'armée? Le jeune touriste a-t-il payer le fait de voyager seul? D'être une proie facile à cause d'un physique frêle? D'être arabe? Et pourquoi les nombreux passagers du train sont-ils restés sourds aux appels à l'aide, aux cris de douleur de la victime? Peur? Indifférence? Pourquoi personne n'a pris l'initiative de simplement tirer la sonnerie d'alarme du train? Tant de questions qui resteront sans réponse....Au procès, les agresseurs pensent à sauver leur peau. Ils nient le crime raciste, déforment les faits, se rejettent la responsabilité de leurs actes, l'un d'entre eux réclame perpétuité mais ne donne pas d'explications à son geste.
    Un récit intéressant mais qui ne va pas plus loin qu'un long article de presse. Jean-Baptiste HARANG se garde de juger mais il ne peut empêcher son texte d'être orienté vers une culpabilisation des passagers du train, de la police, de la SNCF, la Légion, bref de tous ceux qui n'ont pas agi ou qui ne se sont pas donné les moyens de changer les choses, ou encore qui n'ont pas mené une enquête exhaustive. A raison sans doute même s'il est toujours facile d'être moralisateur après coup. Qui peut dire qu'il se serait mis en travers du chemin de trois légionnaires énervés, armés d'un couteau?
    Trente ans après le crime, et compte tenu de la sentence (perpétuité, 14 ans et 20 ans), il aurait été intéressant de savoir ce que sont devenus les meurtriers et aussi de rappeler que malheureusement ce crime n'est pas un cas isolé, il y a en a eu d'autres, il y en aura encore...
    Etrange aussi cette volonté d'avoir changé les noms des personnes impliquées alors qu'il suffit de consulter la presse de l'époque ou d'ouvrir une page Wikipédia pour connaitre les véritables identités.
    Informatif mais pas assez approfondi.