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    4 août 2012

    Le cinéma peut-il changer une vie ?

    Le cinéma a-t-il le pouvoir de changer votre vie ? C’est la question intéressante que pose Eric Vartzbed, psychothérapeute de l’école analytique, dans son essai Comment Woody Allen peut changer votre vie ? à propos de l’œuvre du réalisateur de l’introspection, symbole du bavardage intello.

    Bien loin de l’analyse classique du critique de films, l’auteur parcourt l’œuvre pléthorique d’Allen (plus de 40 films), en abordant de front tous les thèmes récurrents de ses films (l’amour, la mort, la religion, la politique, la morale, le hasard, …), s’adressant tant au féru qu’au profane du cinéaste new-yorkais. Le premier y reconnaîtra une connaissance fine de l’œuvre, de Annie Hall à Match Point en passant par Tout le monde dit I love you, le second y découvrira la richesse et la complexité d’une œuvre exigeante sans être prétentieuse.
    Le parti-pris d’Eric Vartzbed est de considérer, à partir de sa propre rencontre avec Woody Allen, le cinéma comme un miroir dans lequel le spectateur peut se scruter, s’analyser et se découvrir. Ceci est rendu possible par l’innovation d’Allen, qui a fait du cinéma parlant, un cinéma bavard, dont la parole sert, comme en analyse, de révélateur, de thérapie. Selon l’auteur, la complexité des personnages alleniens renvoie à notre propre complexité, permettant un travail sur soi. En se présentant lui-même comme malade et comme médecin, Woody Allen invite chacun, en effet, à penser, à panser les manques, les à-côtés de nos vies, autrement dit à devenir autres. Cependant, Vartzbed insiste sur le fait qu’Allen n’est pas un moraliste, il ne livre aucune « recette » du bonheur (whatever works, « peu importe comment pourvu que cela marche » serait sa devise), il tend plutôt au spectateur ce reflet qui lui permettra de s’interroger.
    Ainsi, le cinéma serait psychanalytique et ses vertus seraient celles d’une analyse. Allen serait un maître du changement personnel, un libérateur du surmoi au même titre que les maîtres de la psychanalyse tels que Freud ou Lacan :
    « Avec les films d’Allen, on rit et on réfléchit, on s’esclaffe et on médite. Ils ne ressortissent pas au simple divertissement et peuvent avoir un effet sur nos vies, parce qu’à partir de notre condition chaotique, ils extraient un savoir. Et connaître, comme dirait Sartre, c’est se changer ».