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Le livre des cinq roues
EAN13
9782845922792
ISBN
978-2-84592-279-2
Éditeur
Presses du Châtelet
Date de publication
Collection
Sagesses orientales
Nombre de pages
120
Dimensions
21,8 x 14,3 x 1,2 cm
Poids
230 g
Langue
français
Langue d'origine
japonais
Code dewey
796
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Indisponible

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eISBN 978-2-8459-2433-8

Copyright © Presses du Châtelet, 2009.

LA VOIE DU COMBATTANT

Contrairement aux apparences, Le Livre des cinq roues (Gorin-no-shô) n'est pas un manuel d'escrime japonais. Il constitue en effet une méditation exceptionnelle sur la manière de faire du combat une véritable philosophie de vie. La vocation spirituelle de ce texte est destinée à montrer à son lecteur le chemin de l'accomplissement. Au terme de la lecture, l'art du combat doit embrasser l'existence en son entier, l'éclairer et lui donner un sens ; la visée ultime du Gorin-no-shô est de nous mener à la Voie.

Les arts martiaux venant du Japon n'appartiennent plus, à proprement parler, au domaine des loisirs ou même du « sport ». Ils sont considérés comme une initiation, au sens le plus existentiel du terme. Au-delà de leur pratique concrète, leur exercice sous-tend plus largement une manière de se relier à soi-même, aux autres et au monde. C'est sans doute pour cette raison que les écrits de Miyamoto Musashi, samouraï du XVIe siècle, suscitent un tel engouement jusqu'au-dehors des frontières nippones.

En effet, la portée de son texte ne se limite pas à la pratique du sabre, mais nous rappelle que l'existence humaine est une oeuvre sur laquelle il nous est donné de travailler, au sens le plus noble du terme. Travailler sur sa vie comme sur chaque situation pour en laisser surgir la grandeur constitue la discipline authentique exposée dans le Gorin-no-shô.

Mais comment un traité martial du Japon médiéval est-il en mesure de s'adresser encore à nous par-delà les siècles ? Sa perspective est certes le combat, mais il faut entendre cette notion dans un sens très large : au-delà de sa réalisation guerrière, le combat est une manière de se positionner par rapport à la réalité et à nous-même. Et, loin de faire l'apologie de la violence, ce livre montre la noblesse de ce type de relation au monde. Si le duel au sabre est moins fréquent de nos jours, le conflit, lui, est toujours omniprésent. Savoir réagir face aux situations conflictuelles demeure l'un des principaux enjeux de notre existence. À ce titre, Le Livre des cinq roues constitue encore de nos jours – et pour longtemps – une planche de salut.

Histoire du texte

En 1641, le seigneur Hosokawa Tadatoshi mourait d'une longue maladie, environ un an après que Miyamoto Musashi fut devenu son conseiller personnel. Officiellement, Musashi avait reçu le titre de « maître de guerre », mais son activité s'étendait également à la politique, à la diplomatie et aux arts, et notamment à la cérémonie du thé, à la calligraphie et au théâtre Nô. Le seigneur Hosokawa pressentit immédiatement le potentiel de Musashi et encouragea sa vocation. Quant à Musashi, il éprouva une vive estime pour le talent de son nouveau seigneur et fonda de grands espoirs dans leur collaboration.

L'annonce de la mort de Hosokawa constitua donc un double choc pour Musashi ; il perdait là un maître de qualité, et voyait s'envoler la possibilité d'oeuvrer concrètement à l'établissement d'une seigneurie fondée sur les principes martiaux et spirituels auxquels il avait voué sa vie. On raconte que, à la suite de cela, Musashi cessa toute activité de vassal et continua son existence en ermite. Il mourut en reclus quatre années plus tard.

C'est durant cette dernière période de son existence qu'il composa le Gorin-no-shô, littéralement le Livre des cinq roues (ou anneaux) – ces « roues » faisant référence aux cinq éléments (terre, eau, feu, vent et vide). Mais cet ouvrage n'est pas le premier qu'il ait composé ; on lui doit des traités antérieurs – et, notamment, le Hyôdôkyô (Miroir de la voie du combat) –, qui se présentent sous la forme d'instructions sommaires.

Toutefois, ces textes ne sont en rien comparables au Gorin-no-shô qui, en raison des circonstances de sa composition, constitue l'ultime témoignage et testament de l'un des plus grands maîtres de la guerre. Musashi y consacra les deux dernières années de sa vie, retiré au fond d'une grotte perdue dans la montagne. Demeuré à jamais fidèle à ce qu'il appelle la « Voie », il a voué sa vie à ce livre, y livrant les fruits d'une longue expérience de combattant.

L'héritage de Musashi

Le Gorin-no-shô n'est donc pas un simple traité théorique exposant les principes du combat au sabre et la stratégie militaire. Il s'agit d'abord d'un héritage, et c'est dans ce sens qu'il faut le lire, ou plutôt le recevoir. Pour autant, cela ne signifie pas qu'il faille le considérer comme une somme d'avis personnels sur l'art du combat. L'ouvrage de Musashi est nourri de multiples influences. Si, dans son livre, celui-ci dit pourtant ne pas faire référence aux écrits du passé, mais se contenter de transmettre ce qu'il lui a été donné de vivre et de voir, c'est que l'héritage qu'il retranscrit n'est pas mobilisé de l'extérieur, mais fait corps avec l'auteur qui se l'est intimement approprié. L'espace, le silence qui marquent sa prose – laissant penser que Musashi fut un méditant accompli1–, mais aussi les propos du dernier livre, entièrement traversés par la mystique bouddhique, traduisent l'influence de la philosophie du Bouddha. C'est par la pratique de l'« attention constante », qui se cultive par la méditation, que le combattant atteint l'excellence. C'est aussi dans le cadre des enseignements bouddhiques sur le vide que s'ouvre selon Musashi la pleine compréhension du sens de la Voie.

Par l'exigence de sérieux que Musashi requiert dans son texte pour la formation des guerriers, c'est également l'influence de la pensée confucianiste qui se fait jour. Les combattants se doivent d'être cultivés, formés aux arts et aux lettres, tout en faisant preuve d'un comportement vertueux et en étant dotés d'une âme droite. La description que l'auteur donne du guerrier accompli fait ainsi écho à ce que Confucius appelait le junzi, l'« homme de bien », qui tire sa noblesse de son instruction et de son honnêteté incorruptible.

1. Musashi pratiquait la calligraphie, la cérémonie du thé et le tir à l'arc, qui font partie des arts contemplatifs du bouddhisme zen. Il a fait également deux longues retraites dans des monastères.
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